Être un frontalier suisse signifie que vous êtes employé en Suisse sans avoir un domicile permanent sur le territoire helvète. Pour maintenir son développement économique, la Suisse doit faire appel aux transfrontaliers pour avoir de la main d’œuvre qualifiée. Ces derniers constituent un acteur majeur grâce au dynamisme qu’ils apportent au pays. L’accord de libre circulation des personnes a rendu possible, à tout ressortissant de l’Union européenne, de pouvoir travailler sur le territoire suisse. Pourquoi devenir un travailleur frontalier en Suisse ? Quel est le statut de ce dernier et comment en devenir un ? Petites Fugues vous donne
Pourquoi devenir travailleur salarié en Suisse ?
Le site travailler-en-suisse.ch estimait le nombre de transfrontaliers à 318 000 en 2016. 55 % des travailleurs frontaliers sont originaire de France. Les statistiques fournies en 2021 par l’OFS (office fédérale des statistiques) de Suisse indiquent 343 000 frontaliers à fin 2020. Un nombre grandissant de français chaque année décident d’exporter leurs compétences. Petites Fugues vous explique les points forts du statut de frontalier Suisse.
Une enquête menée auprès des principaux acteurs de ce phénomène révèle qu’en Suisse, le marché de l’emploi est plus attractif qu’au niveau du territoire français. En effet, le marché Suisse est en plein emploi et compte parmi les pays au taux de chômage les plus bas. Ceci implique plus d’opportunités de travail pour tout travailleur qualifié. Du point de vue de la rémunération, les entreprises suisses proposent un meilleur salaire et une plus grande sécurité liée à l’emploi. Cela donne aux travailleurs frontaliers plus de pouvoir d’achat que leurs confrères exerçant en France par exemple.
Un autre avantage lié au pouvoir d’achat est la possibilité d’acquérir un bien immobilier abordable. En outre, un permis de travail délivré par le chef-lieu de l’emplacement de votre emploi, vous fera bénéficier d’avantages fiscaux liés à votre statut.
Quel est le statut d’un travailleur frontalier ?
La Suisse n’étant pas membre de l’UE, ce sont les accords bilatéraux entre les deux parties qui ont facilité cette migration de compétences.
Par contre, vous devez obligatoirement avoir un permis de Travail Suisse pour devenir frontalier Suisse. Ce permis vous donnera les mêmes droits (et obligations) qu’un travailleur Suisse.
Cela donne aux frontaliers la liberté de circuler partout où ils ont un quelconque intérêt sur le territoire. En règle générale, un simple contrat de travail vous donne systématiquement droit au permis de travail. Cependant, lorsque vous êtes citoyen d’un État qui n’appartient ni à l’UE, ni à l’Association Européenne de Libre-échange (AELE), votre situation est différente. Vous devez obligatoirement disposer d’un permis frontalier G qui ne vous sera accordé que si vous vivez dans la zone frontalière (≤ 30 km).
Le travailleur frontalier vit ainsi une situation particulière qui le distingue des travailleurs immigrés ou pendulaires. Celle-ci est liée à une dissociation entre son lieu de travail et son lieu d’habitation ou de citoyenneté. Le principe fondamental de ce statut est que ces deux endroits doivent être séparés par une frontière étatique. Généralement, la majorité des travailleurs qui jouissent de ce statut appartient à l’un ou l’autre des états membres de l’Union européenne. Cela peut également concerner un natif Suisse, mais qui réside hors des frontières de son pays (en France ou en Allemagne le plus souvent).
Comment devenir travailleur frontalier suisse ?
Être frontalier suisse suppose que vous y exercez une profession et qu’au moins une fois par semaine, vous rentriez dans votre pays de citoyenneté. Avant toute chose, vous devez être détenteur d’un permis de travail. Ce document vous accorde un droit de séjour sur le territoire.
Habituellement, c’est votre futur employeur qui mène cette démarche auprès du chef-lieu de la localité. Pour demander votre permis, l’employer demandera les documents suivants :
- un formulaire de demande de permis dûment rempli et signé par vous deux ;
- une copie ou scan de votre pièce d’identité ;
- deux photos d’identité récentes format passeport (parfois trois selon le canton) ;
- une preuve que vous résidez effectivement hors du territoire suisse ;
- une copie du contrat de travail.
Les frais de procédure sont aussi à la charge de l’employeur. L’autorisation est accordée pour une période qui couvre le contrat, en cas de CDD (contrat à durée déterminée). Elle n’est toutefois pas nécessaire, quand la durée n’excède pas les trois mois. Dans le cas d’un contrat de longue durée, le permis est valable pour une période de cinq ans, renouvelable.
Vous devrez également ouvrir un compte bancaire en Suisse pour le virement de vos salaires. Aussi, devrez-vous décider sous 90 jours, dès la signature de votre contrat, à quel régime d’assurance maladie, vous serez soumis CMU ou LAMal.
Travailler en Suisse : les questions à se poser pour devenir frontalier.
Quelles sont les dépenses à prévoir pour un frontalier ?
Comme évoqué dans la première section, travailler en Suisse vous permet déjà de bénéficier, pour un travail similaire, d’un meilleur salaire. Seulement, gardez à l’esprit que ce salaire devra couvrir toutes les dépenses supplémentaires : logement, transport, mutuelle… Même si vous n’habitez pas en Suisse, le coût de la vie est plus élevé en zone transfrontalière. Si vous souhaitez habiter près de la frontière Suisse, le prix de l’immobilier grimpe en flèche.
Vous devrez également considérer les impôts à payer, les différentes primes d’assurance, sans oublier les frais de conversion de devise qui varient constamment. D’autres situations peuvent, à tout moment, venir alourdir la note.
Dans quel secteur travailler en Suisse?
Il existe des métiers très recherchés en Suisses. Petites Fugues vous donne quelques exemples
- Travailleur dans la construction
- Ouvrier qualifié dans l’industrie
- Infirmière / employé dans le secteur médical
- Comptables / experts comptables
- Employés dans la finance
Il existe certains secteurs d’activité qui n’arrivent pas à recruter. Les frontaliers peuvent trouver des offres d’emploi dans les activités suivantes.
- Secteur tertiaire : banques, assurances, immobilier
- Construction : besoin de main d’œuvre qualifié en maçonnerie ou second œuvre.
- Médical : certains cantons manquent de bras dans les hôpitaux (infirmières, aides soignantes…)
- Agroalimentaire : les industries agroalimentaire et les supermarchés recrutent.
Dans tous les secteurs d’activités, vous avez la possibilité d’avoir un bon salaire et de bien gagner votre vie. Il s’agit notamment des services administratifs et financiers, le secteur médical, l’industrie chimique, la production et la distribution d’énergie.
Comment faire les trajets entre la France et le travail en Suisse?
La majorité des frontalier prennent la voiture pour se rendre au travail en Suisse. Revers de la médaille, le trafic routier est très important. Les bouchons sont donc fréquents aux heures du trafic pendulaire (7h-9h et 16-19h). Certaines douanes sont également surchargées.
Si vous souhaitez travailler dans la région de Genève, il est désormais possible de faire les trajets domicile-travail en Train avec le Léman Express. Le réseau du Léman Express est bien cadencé pour les horaires de travail. Le réseau permet de connecter les principales gares de la Haute Savoie avec la gare de Cornavin à Genève.
Vous avez des questions sur le statut transfrontalier ? Venez en discuter dans les commentaires.